dimanche 27 mars 2016

Jour 10: passage à proximité du Mont Ikongo

 
Aux premières lueurs du jour, après un copieux petit déjeuner, nous reprenons notre route pour une journée qui, nous ne le savons pas encore, va être une des plus éprouvante de notre séjour.
 
Dés que nous pénétrons dans la forêt, nous retrouvons notre lot d'orchidées fleuries. Certaines déjà croisées plus tôt, mais également quelques nouveautés que nous mitraillons chacun notre tour, ce qui, nous nous en rendrons compte plus tard, nous ralenti considérablement par rapport au timing prévu par notre guide.
 


Cynorkis calanthoides et Angraecum linearifolium
 
Encore une fois notre progression est difficile.
Il nous faut traverser de nombreux cours d'eau, contourner des collines, gravir des pentes raides et glissantes et pour la première fois je vais me retrouver à moitié couché dans un cours d'eau après avoir glissé sur une pierre, mais heureusement un reflex a évité un bain à mon appareil photo, que j'ai réussi à maintenir à bout de bras hors de l'eau.
 

 
Nous croisons notre premier boa au détour d'un virage et c'est bien parce que nous avons failli lui marcher dessus que nous avons réussi à le voir malgré son camouflage.
 



 
Le Mont Ikongo que nous devions initialement gravir, nous ne le verrons que de loin. En effet, la vitesse de notre progression a été mal jugée, en se basant en fait sur le pas d'un malgache local qui ne s'arrête pas comme nous à chaque orchidée. Ce qui fait que nous sommes en retard et vu la distance qui nous reste à parcourir avant la tombée de la nuit, plus question de trop traîner...nous accélèrerons donc le pas, tout en continuant de photographier les orchidées que nous croiserons.
 
Le Mont Ikongo
 


Oeonia curvata
   

Jumellea sp.
 
Après avoir gravi des pentes interminables, puis être redescendus tout au fond des vallées, nous entamons enfin notre dernière descente...mais quelle descente...le genoux sont à la fête et mieux vaut faire attention à où nous mettons les pieds car une chute reviendrait à descendre une partie de la pente sur les fesses...
 


 
Nous croisons à nouveau de grandes zones déboisées, signe que des habitations ne sont pas loin et effectivement, de-ci, de-là nous croisons quelques petites maisons perdues dans les cultures de canne à sucre, de bananes, de riz ou de maïs.


 

 

La descente continue et cette fois, après avoir eu affaire à de nombreux petits cours d'eau tout au long de la journée, c'est un vrai petit torrent qu'il nous faut traverser.
Les jambes sont lourdes, les épaules douloureuses, il nous faut donc redoubler d'attention à chaque pas.
 

 
A nouveau nous sommes surpris par un fort orage, qui, en plus de rendre notre progression encore un peu plus difficile, fait gonfler les cours d'eau à une vitesse folle.
 
Avant d'arriver enfin à un petit village aux abords duquel nous planterons nos tentes, il nous faut traverser à plusieurs reprises les différents méandres d'une rivière qui serpente au fond de la vallée et si lors des premières traversées l'eau nous arrivait au genoux, progressivement c'est jusqu'à la taille que nous nous y enfonçons, portant nos sacs à bout de bras au dessus de nos têtes, alors qu'elle se teinte de rouge nous empêchant ainsi de distinguer les cailloux du fond.
 
Après près de 12 heures de marche, nous arrivons enfin à notre camp pour la nuit. Le temps de se changer, nous avalons rapidement un repas chaud pour nous redonner des forces et nous nous couchons complètement épuisés en sachant que dans quelques heures il faudrat remonter vers les crêtes...
 



dimanche 20 mars 2016

Aeranthes peyrotii Bosser (1971)







Origine géographique:

Epiphyte en forêts humides, à une altitude entre 700-1200m, Madagascar, région Est.

  

Culture :
 
Cet Aeranthes peut être cultivé monté ou en pot, mais il a besoin de place pour pouvoir "déployer" ses hampes à croissance continue. En effet, ne pas couper les hampes après la floraison car chez les plantes d'un certain âge les floraisons se succèdent années après années sur les "vieilles" hampes, tout en en sortant de nouvelles chaque année.
Monté, il aura besoin d'être arrosé quotidiennement en périodes chaudes, arrosages qui pourront être un peu plus espacés si la plante est cultivée en pot, mais en veillant toutefois à ce que le substrat ne sèche jamais totalement.
Tempéré à chaud, besoin d'air en mouvement, d'une forte humidité et d'une lumière basse à moyenne.



 
TROPICOS
The Plant List
MNHN
KEW
IOSPE







jeudi 17 mars 2016

Aeranthes strangulata H.Perrier (1938)






Origine géographique:

Epiphyte, généralement sur des branches couvertes de mousses dans des forêts sombres et humides, à une altitude de 1400-2000m.
Hauts plateaux, région centrale de Madagascar..
  

Culture :
 
Tempéré, lumière faible à moyenne et bonne ventilation.
Arrosage copieux surtout quand il fait chaud, plus réduit en hiver mais sans jamais stopper complètement...en hiver un arrosage tous les 7-10 jours sera suffisant.
En pot avec un mélange d'écorces fines et de sphaigne hachée, ou monté avec de la sphaigne ou de la mousse naturelle. 


 

Madagascar in situ, Itremo


TROPICOS
The Plant List
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IOSPE



Aeranthes grandiflora Lindl. (1824)







Origine géographique:

Madagascar.
Epiphyte sur les troncs dans des forêts humides côtières ou sur les plateaux.
Très répandu du niveau de la mer jusqu'à 1200m d'altitude.

  
Culture :
 
Cette espèce est assez facile à cultiver.
Elle peut être cultivée montée avec sur le montage de la sphaigne ou de la mousse, mais peut également être cultivée en pot dans un mélange d'écorces moyennes et de sphaigne, en sphaigne pure, voire même uniquement dans de la perlite.
Comme la plupart des Aeranthes il n'aime pas avoir ses racines trop au sec, il faut donc veiller à bien l'arroser tout au long de l'année, particulièrement quand il fait chaud, mais ne jamais arrêter les arrosages même en hiver.
Il tolère différentes intensités lumineuses mais toutefois avec une préférence pour des lumière modérées à faibles.
Tempéré à chaud.


TROPICOS
The Plant List
MNHN
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IOSPE






Aeranthes caudata H. Perr. (1938)







Origine géographique: 

Orchidée épiphyte sur les troncs, à une altitude entre 700 et1500m dans l'Est et en région Centre de Madagascar.
Jamais très haute, cette espèce pousse entre 1m et 2m50 du sol.
  

Culture :
 
Lumière moyenne à faible, températures intermédiaires.
Cet Aeranthes peut être cultivé en pot avec de l'écorce moyenne, mais il se satisfait également d'autres substrats comme la sphaigne ou la laine de roche.
Arrosages copieux en été, plus réduits en hiver mais sans réelle période de repos.


 
 
Madagascar, in situ, Ambondrombe
 
 
MNHN 
 
 



dimanche 13 mars 2016

Jour 9: en route pour le Mont Ikongo

Dés l'aube les porteurs arrivent des habitations environnantes pour se répartir les charges. Tentes, nourriture, eau, vaisselle...nous partons pour 4 jours de randonnée, il ne faut rien oublier.
Le gardien des traditions locales nous fait l'honneur de sa présence pendant les préparatifs...toute bénédiction est bonne à prendre, le terrain ne sera pas facile et les conditions météo encore moins!!
 
La colonne s'élance.
 
 
Les premiers kilomètres se font encore sur des chemins encadrant des parcelles cultivées, essentiellement en riz et même là nous découvrons des orchidées dans les quelques arbres et arbustes subsistant au bord de la rivière que nous longeons.
 
Angraecum conchoglossum et Aeranthes antennophora
 
 

 
Puis peu à peu nous pénétrons dans la forêt, la vraie, celle où progresser devient tout de suite difficile car à partir de là les chemins disparaissent ou ne sont plus que de fins sentiers zigzagants entre les arbres.
 

De nombreuses rivières serpentent dans les vallons et comme notre route essaye d'aller au plus court, nous les croisons maintes et maintes fois et c'est à chaque fois le même rituel...déchausser, protéger ses affaires en cas de chute, traverser la rivière, rechausser et repartir...
C'est non seulement très contraignant, mais cela nous ralentit considérablement mais c'est la seule façon de ne pas marcher des heures dans des chaussures détrempées et donc d'éviter au maximum le risque d'ampoules!!
 

Aux abords de ces rivières les sentiers disparaissent car les locaux marchent directement dans leur lit, ce que nous ne pouvons pas faire aussi facilement, il nous faut donc nous faire un chemin en longeant les rives avec l'appui de la machette de notre guide local...encore une chose qui ralentit notre progression.
Nous avançons donc comme nous pouvons, pressés par un timing assez serré pour ne pas se faire surprendre par la nuit en pleine forêt, mais nous n'oublions pas que nous sommes là pour les orchidées, nous restons donc toujours à l'affût de la moindre touche colorée dans ce décor fait de nuances de gris et de verts.
 

   Aeranthes nidus
 

Aerangis citrata et Microcoelia gilpinae
 
Après une dizaine d'heures de marche, nous arrivons à une petite zone défrichée, au centre de laquelle trône une unique petite maison.
C'est l'habitation d'un jeune couple Tanala qui, juste après leur mariage, ont quitté leur village d'origine pour s'implanter au coeur de la forêt.
 
C'est toujours ainsi que cela commence, une maison, puis une autre et à chaque fois pour faire de la place on coupe les arbres. Mais ici, pas de fabrication de charbon, on plante du maïs, des bananes, des tomates directement entre les troncs enchevêtrés et le bois sert progressivement de combustible. Dans les parties les plus humides, car ce genre de défrichage se fait forcément à proximité d'un cours d'eau, c'est du riz qui est planté, pour l'alimentation et éventuellement pour en vendre un peu au marché situé à deux jours de marche .
 
 
Comme chaque soir ce sont des trombes d'eau qui vont nous accompagner jusqu'au matin mais heureusement le repas est pris dans la maison, à l'abri.
Pour la nuit, à défaut de trouver un terrain plat nous avons dû installer nos tentes sur la paille de riz, sur une terrain bien pentu, ce qui a rendu notre sommeil assez mouvementé car dés le moindre relâchement, nous glissions contre la porte de notre tente, juste à l'endroit où l'eau de pluie qui pénètre à chaque fort orage, finit pas s'accumuler.
Résultat peu de sommeil, les jambes douloureuses d'avoir essayé de résister toute la nuit et les pieds mouillés...la journée suivante va être dure...
 

 

 
 
  

samedi 12 mars 2016

Jour 8: destination massif de l'Ambondrombe



Petite visite matinale au marché d'Ambondrombe pour acheter des grands sacs qui permettront de protéger nos sacs de voyage durant notre futur périple de plusieurs jours en forêt.
Pendant ce temps, Sylvain, notre guide accompagnateur, assure l'intendance nécessaire à ces trois jours de randonnée qui nous attendent dans les massifs de l'Ambondrombe et de l'Ikongo.
Une fois que tout le monde a trouvé ce qu'il cherchait, nous reprenons la route et profitons une dernière fois de ces paysages de collines granitiques.



Dans un premier temps nous empruntons une piste qui nous conduit à Ambohimahamasina et comme partout depuis notre arrivée, nous traversons des paysages de toute beauté!!



A notre arrivé au village nous tombons à l'heure de la récréation et nous sommes rapidement entourés d'une nuée d'enfants en tenue d'écoliers, curieux de voir ces "vasas" qui s'attardent dans leur village.
En fait, nous attendons d'obtenir les autorisations qui nous permettront de pénétrer dans ce secteur et il nous faut aussi trouver des porteurs et des guides.



Des tenues d'écoliers, il n'y en a pas pour tout le monde et comme de toutes façons les élèves sont trop nombreux comparés au nombre d'enseignants, il y a en a toujours une partie qui joue dehors pendant que les autres sont en classe et ça tourne. Ceux qui étudiaient sortent un peu pendant que les autres rentrent en classe...
De là nous reprenons une piste qui part du village, piste assez défoncée mais heureusement il n'a pas encore trop plu dans le secteur donc nous pouvons l'emprunter sans trop de soucis. Nous nous dirigeons cette fois vers un complexe scolaire, qui semble perdu au milieu de nulle part, mais qui permet en fait à une multitude d'enfants d'être scolarisés. Il n'y a pas de vrai village dans ce coin mais une multitude de petits groupes de maisons et de maisons isolées, mais qui comme partout comptent à chaque fois un grand nombre d'enfants par famille...



Ce complexe scolaire a été crée par Germain, un ami da longue date du groupe que j'accompagne, Directeur de l'école en plus de son poste de professeur de lycée.
C'est chez lui que nous nous rendons et que nous dormirons ce soir, mais également au retour de notre périple forestier des jours prochains.
Quelques enfants traînent autours de l'école, alors que les autres sont en classe et je fais des heureuses en dénichant au fond de mes poches quelques ballons de baudruche.




La maison de Germain est tout à gauche de la photo, on ne distingue que son toit de tôles qui brille au soleil. Une petite demi-heure est nécessaire pour la rejoindre à pied car aucune route n'y mène, la route s'arrête ici à l'école et c'est là  que nous laissons nos véhicules et nos chauffeurs qui nous récupèreront dans 4 jours.



Nous déjeunons rapidement et décidons de profiter de l'après-midi pour visiter les forêts alentours, histoire de se préparer un peu à ce qui nous attend les 4 jours suivant.



Immédiatement nous trouvons nos premières orchidées. D'abord sur les landes ce sont des orchidées terrestres...

Cynorkis speciosa et Cynorkis fastigiata




Leur hybride, Cynorkis fastigiata x speciosa


...mais dés les premiers rideaux d'arbres nous dénichons également quelques épiphytes, ainsi que de magnifiques fougères arborescentes!!



Aerangis pallidiflora et Aeranthes caudata



Aerangis citrata



Cette balade fut courte et pénombre tombe vite, surtout quand on est en forêt donc c'est à regret que nous abandonnons nos recherches pour cette fois et pour ne pas nous faire surprendre la nuit nous devons hâter le pas pour rejoindre notre gîte de ce soir, dernière nuit passée sous un vrai toit avant de retrouver les joies du "camping sauvage".
A notre arrivée chez Germain, le bruit avait couru que des "wasaha" dormaient là et c'est un vrai petit comité d'accueil qui nous attend!!